Prix Goncourt 1er roman
Prix 2017 Ouest France Etonnants voyageurs
A 6 ans l’auteure quitte l’Iran avec sa mère afin de rejoindre son père en exil à Paris. Elle doit abandonner ses proches et en particulier sa grand-mère adorée, sa langue et ses jouets. Partir sans rien emporter pour fuir la répression et la violence.
Je déterre les morts en écrivant. C’est donc ça mon écriture ? Le travail d’un fossoyeur à l’envers. Moi aussi j’ai parfois la nausée, ça me prend à la gorge et au ventre. Je me promène sur une plaine vaste et silencieuse qui ressemble au cimetière des maudits et je Déterre des souvenirs, des anecdotes, des histoires douloureuses ou poignantes.Ca pue parfois. L’odeur de la mort et du passé est tenace. Je me retrouve avec tous ces morts qui me fixent du regard et qui m’implorent de les raconter. (p36)
Voilà ce que Maryam nous fait partager : ses souvenirs de son pays natal, son arrivée en France, ses difficultés à s’intégrer : la langue, l’alimentation, l’ambiance et le changement de statut, de décor. C’est l’histoire d’un déracinement, le difficile apprentissage d’une terre d’accueil, de nouvelles règles.
Le livre est divisé en trois parties : les événements en Iran, son arrivée en France et son passé récent, son itinérance entre divers pays.
L’écriture est agréable, il y a une recherche esthétique, une ciselure des phrases, à travers les faits relatés qui malgré tout restent brutaux, violents et ce dès les premières lignes.
Même si c’est une lecture agréable, je garderai en mémoire ce récit comme un document sur l’exode, sur le déracinement et les sentiments qu’ils provoquent chez une très jeune enfant. D’ailleurs Maryam a gardé, semble-t-il le goût des terres d’accueil : elle s’enflamme plusieurs fois pour de nouveaux pays : Chine, Turquie puis retrouve soit la France soit l’Iran, ses racines.
L’auteure utilise souvent les analepses, soit par ordre de souvenirs ou association d’idées avec des objets, sentiments, situations. C’est un peu déroutant car il faut se remettre à chaque fois dans le fil du souvenir, au moment précis. Cela m’a un peu gênée dans la lecture mais c’est peut être une volontaire de l’auteure, comme si elle jetait sur le papier au fur et à mesure ses souvenirs, sans ordre précis, comme une enfant et plus on avance dans le récit plus l’écriture devient adulte et la chronologie respectée.
J’ai remarqué que suivant le narrateur, l’auteure ou extérieur) les paragraphes étaient soit en retrait soit alignés ….. Une signification autre ….. ??
Je vais peut être à contre-courant de l’avis général sur ce récit : c’est un récit touchant sur les liens, les racines, l’amour de la langue, j’ai aimé mais sans aller au-delà.
Ma note : ♥♥♥
Ciao
En plus du sujet délicat, j’avais beaucoup aimé son écriture très poétique.
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[…] Tout d’abord Maryam Madjidi dont j’avais lu Marx et la Poupée […]
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