Quelques jours après son dixième anniversaire, Nicolas apprend que son père – avec qui rien n’est simple, tant l’homme et le garçon paraissent différents – n’est pas son père biologique.
Que faire alors du généreux donneur de gamètes ? L’oublier ? Le nier ?
À 30 ans, Nicolas décide de partir à la recherche de son « bon génie » biologique malgré les obstacles administratifs qu’il s’attend à rencontrer.
Depuis ses premiers textes (Rester Sage, Alma, 2012), presque tous les romans d’Arnaud Dudek tournent autour de la paternité, de l’identité, de la transmission. Il a trouvé, une fois encore, le ton juste pour raconter, à sa manière, une quête à la fois intime et universelle des origines et pose toutes ces questions qui intriguent – sans avoir la prétention d’y répondre : Qu’est-ce qu’un père ? Que transmet-on ? Comment se construit-on quand on se sent si différent du modèle à suivre ?
Ma lecture
Nicolas apprend à 10 ans que son père n’est finalement pas son père biologique mais qu’il est le fruit d’un don de sperme. Dès lors la quête de son identité, de sa filiation va accompagner ses jours.
Encore une fois je suis restée sur ma faim et un peu déçue par rapport à l’idée de départ qui offrait une mer d’émotions à venir. Je m’attendais à une lecture plus intime, plus profonde sur le ressenti psychologique de ce garçon devenu un homme, sur son parcours et sa relation au fil du temps avec celui qu’il a identifié comme son père depuis sa naissance. Tout reste très superficiel.
De courts chapitres retraçant le cheminement de Nicolas, ses questionnements, sur ses recherches et sa conclusion finale m’ont laissée à distance sans sentiments car trop narratifs, manquant parfois d’imprégnation émotionnelle. Cela ressemble plus à une sorte de roman d’apprentissage bâti avec les événements qui l’ont construit, introduisant les changements de pensée ou d’attitude que cette révélation a induit.
A l’image de la famille où il a été élevé, une famille où la parole et les mots sont comptés, où les sentiments et émotions sont peu exposés, l’auteur utilise la même façon pour évoquer cette enfance troublée et la remise en question de ses origines, du vrai sens à donner au nom de père.
Quelques mots un jour peuvent bouleverser une vie et j’aurai aimé plus le ressentir et ici j’ai plus le sentiment de vaguelettes que d’une vague dévastatrice, mais chacun réagit suivant son caractère mais j’ai senti Nicolas plus atteint par la perte de sa meilleure amie, Mélanie, que par la révélation parentale, pourtant toutes les deux assez brutales et inattendues.
Un sujet qui pourtant aurait dû me toucher, m’émouvoir mais, comme l’enfant devenu homme, je suis restée à distance, comme celle installée pendant des années entre un père et son fils. A vouloir épurer le style et la construction, je suis presque sans sentiment en refermant le livre.
Lecture dans le cadre du Comité lecture des Bibliothèques
Editions Anne Carrière – Août 2020 – 186 pages
Ciao
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