Une famille a trouvé refuge en pleine montagne, où elle tue les oiseaux et les brûle au lance-flammes : ils seraient à l’origine d’un mal ayant conduit l’humanité à son extinction. Tandis que la mère pleure et chante son existence passée, le père seul s’aventure aux confins de leur « sanctuaire », d’où il rapporte tout ce qu’il trouve pour assurer la survie des siens. Mais le monde est-il vraiment devenu ce qu’il en dit ? Est-il jonché de cadavres qui pourrissent le long des chemins ? Comment être certain des motifs qui le conduisent à cloîtrer sa famille, à dispenser à ses filles un entraînement quasi militaire et à se montrer chaque jour plus imprévisible et brutal ? Gemma, la plus jeune des deux filles, va peu à peu transgresser les limites du « sanctuaire » – et avec elles, la loi de ce père qu’elle admire plus que tout. Ce sera pour tomber entre d’autres griffes: celles d’un vieil homme sauvage, menaçant et lubrique qui vit entouré de rapaces. Parmi eux, un aigle qui va fasciner l’enfant…
Ma lecture
Laurine Roux possède une plume qu’elle met au service de la nature, de l’environnement et du retour à l’état sauvage. Après l’avoir découvert avec Une immense sensation de calme que j’avais beaucoup aimé, je la retrouve dans son deuxième roman qui nous plonge dans un monde post-pandémie virale où la quasi totalité de l’espèce humaine a été décimée par un virus transmis par les oiseaux . Gemma vit avec ses parents et sa sœur June, plus âgée, dans une zone délimitée, sur le flanc d’une montagne, La dent de Fer, où ils doivent subvenir à leurs besoins et survivances.
Gemma, à la différence de ses parents et sœur n’a connu que cet univers où elle est née et n’a donc aucune connaissance du monde d’avant. Leur père impose des règles rigoureuses, qu’il pense nécessaires pour rester en vie et en particulier à limiter la zone où elles peuvent se rendre. Mais Gemma, chasseuse dans l’âme et par la force des choses fait une rencontre troublante : un aigle et un vieillard qui l’attirent et qui risquent de mettre en péril leur clan.
La famille s’est créée un monde dans le Sanctuaire avec ses règles, sa religion, ses codes mais Gemma, âgée d’une douzaine d’années, découvre ce qu’elle ne connaît pas, qu’elle ignore et va se sentir irrésistiblement attirée par l’interdit, fascinée par l’ailleurs, l’autre et le mystère de ses questions restées sans réponse.
Une lecture dans laquelle j’ai retrouvé beaucoup d’images similaires à Dans la forêt et autres récits de familles ou d’adolescent(e)s en mode survie avec une similitude dans les traits de personnalité des parents en particulier : un père brutal, dur et une mère, autrefois romancière, à l’esprit perturbé sans parler d’une sœur effacée. Les deux filles ont chacune un rôle à tenir en adéquation avec leurs aptitudes physiques, avec des caractères différents : l’une plus affirmée, plus sauvage et volontaire que l’autre.
Je ressors de cette lecture un peu dubitative : autant j’avais aimé son premier roman autant ici j’ai trouvé que l’auteure reprenait trop les codes de son précédent roman : même univers apocalyptique, nature, environnement, découverte d’autres existences, d’autres dangers ou façons d’exister. J’ai eu la sensation que Laurine Roux utilisait le même thème, les mêmes ressorts mais à hauteur d’une adolescente pour nous conter une histoire d’éveil au monde adulte, à l’indépendance, à la liberté mais qui ne vaut que par l’écriture qui est, comme dans le précédent, très belle, que par le fond.
Mais l’écriture ne fait pas tout et là il m’a manqué quelque chose qui se démarque par rapport à la littérature du genre. Je n’ai pas ressenti d’intérêt pour les personnages, j’ai lu très à distance des faits, sans m’y attacher ni m’y intéresser Elle fait de son écriture son atout majeur et ce sont les mots, le phrasé et le rythme pour décrire l’environnement qui m’ont retenue et évoqué certaines images que les personnages et le fond.
J’ai aimé mais je lisais sans rien ressentir, je lisais sans surprise, comme si j’avais déjà lu l’histoire. Je n’ai pas aimé certains points, comme passages obligés : qu’elle place sur le chemin de l’initiation de son héroïne un vieillard aux pensées néfastes, presqu’un passage obligé désormais en littérature.
Il m’en faut un peu plus pour son prochain roman, qu’elle sorte peut-être des chemins déjà tracés tout en gardant sa plume poétique qui a, elle seule, me fait voyager.
Editions du Sonneur – Août 2020 -147 pages
Oh ! zut alors… j’ai bien accroché pour ma part. J’aime son ton entre poésie et réalisme, entre anticipation et nature writing…
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Avais-tu lu son précédent ? Pour ma part j’ai préféré le premier peut-être parce que je la découvrais mais là j’ai trouvé trop de similitudes avec d’autres romans… Par contre l’écriture est un vrai bonheur 😉
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j’hésite, en fait les oiseaux brûlés au lance-flamme cela freine déjà, surtout au nom d’une atteinte à l’humanité… à voir donc..
Je voulais lire le précédent mais j’ai accumulé trop de retard, alors j’essaie de privilégier les thèmes qui m’attirent le plus 🙂
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Je comprends… Moi c’était l’écriture que je voulais retrouver… 😉
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Ce n’est pas un peu beaucoup inspiré par » Dans la forêt » ???
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Oui c’est ce que j’indique dans ma chronique 😉
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Oui oui j’avais lu…😘 mais du coup je me demandais si çà faisait pas un peu plagiat…
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Je trouve moi aussi un peu…. Fortement inspiré en tout cas 😉
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Dans la forêt était très bien. Je n’ai jamais lu cette auteure mais elle me semble pleine de promesses
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J’avais tellement aimé son premier roman que malgré ton ressenti, je reste tentée. En espérant ne pas être trop déçue…
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J’attends ton ressenti 😉
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Dans la forêt (mouais), My Absolute Darling (que j’ai été la seule à détester!)… «et autres récits de familles ou d’adolescent(e)s en mode survie». Je suis toujours preneuse, mais rarement enthousiaste au final. Il y a toujours quelque chose qui m’agace ou qui ne tient pas sur ma route…
Dans le cas présent, les mots à eux seuls ne sauraient me retenir, je pense…
Par contre, je vais jeter un oeil du côté de son précédent roman, que tu sembles avoir préféré…
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Je suis à peu près sûre d’avoir lu Une immense sensation de calme. Je me rappelle de la couverture et… c’est tout. Je suis complètement passée à côté. Autant te dire que tu ne me donnes pas envie de renouveler l’expérience !
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Je suis déçue par ce deuxième roman… Trop similaire à l’esprit du premier et à d’autres romans du genre sans rien y apporter de plus 😉
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Tout à fait en accord avec ton ressenti. On a déjà lu ça ailleurs. Pour sacrifier au goût du jour il faut mettre du sexe, mais les passages avec le vieux n’ont aucun intérêt. Et pour moi la fin était prévisible. Dommage.
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[…] Mumu (qui a un peu moins aimé) et Krol – […]
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