Cela fait bientôt deux ans que Trig et Al, frère et sœur jumeaux, n’ont plus de contact avec leur père. Et voilà qu’il réapparaît dans leur vie et réclame “une dernière aventure” : un mois à sillonner ensemble en canoë les lacs du Canada.
À la fois excités à l’idée de retrouver la complicité de leur enfance et intrigués par ces retrouvailles soudaines, les jumeaux acceptent le défi de partir au milieu de nulle part. Mais dès leur arrivée, quelque chose ne tourne pas rond, les tensions s’installent. Contrairement à ses habitudes, leur père paraît mal préparé à l’expédition, qui s’annonce pourtant périlleuse par ce mois de novembre froid et venteux. Tous les trois devront naviguer avec la plus grande prudence entre leurs souvenirs et la réalité qui semble de plus en plus leur échapper.
Ma lecture
Bill, ancien professeur de mathématiques, envoie un texto à ses enfants, deux jumeaux de 26 ans, Al (la fille) et Trig (le garçon) diminutifs de Algèbre et Trigonométrie (amour des mathématiques quand tu nous tiens) leur demandant de le rejoindre pour se lancer dans une expédition sur les lacs du Canada qu’ils n’ont jamais explorés. Invitation surprenante car la relation s’est distendue depuis deux ans entre le père (divorcé de la mère, Dory) et sa progéniture. Les retrouvailles sont mitigées : si Trig semble plutôt content car ses retrouvailles viennent à point nommé pour lui offrir une bouffée d’air dans la période difficile qu’il traverse mais s’interroge sur le but de cette aventure, Al, elle semble plus distante vis-à-vis de son géniteur et pense que celui-ci leur cache quelque chose…..
Très vite on comprend que les jumeaux entretiennent une relation très fusionnelle et depuis toujours, Trig étant plus introverti, plus fragile que sa jumelle, s’isolant même parfois dans un « vortex » intérieur, Al étant plus affranchie, libérée, forte, fonceuse, indépendante mais si elle laisse apparaître des zones d’ombre. Ils se lancent tous trois dans une région et dans des conditions qui ne leur sont pas habituelles habitués qu’ils sont à la rigueur de l’organisation de leur père et peu à peu l’attitude du père paraît étrange, confuse. Le voyage de retrouvailles va se révéler être un voyage aventureux à la fois dans une région où le froid dès novembre plonge les lieux sous la neige et la glace mais également au sein d’une famille où vont s’éclairer des zones obscures mais également révéler la force qui unit un frère et une sœur pour survivre en terrain inconnu et hostile mais également sur la force du lien qui les unit.
J’ai eu la chance d’assister à une rencontre avec Pete Fromm juste avant d’entamer la lecture de son dernier roman et j’avais hâte de m’y plonger car la couverture me rappelait l’univers de Mon désir le plus ardent (que j’avais énormément aimé) : famille, couple, canoës, nature, rivière cela supposaient grands espaces car, comme il nous l’a précisé lors de la rencontre, il plante le décor de ses ouvrages dans des endroits qu’il connaît, a parcourus et où il vit.
Et bien je dois avouer (et une fois de plus je vais être à contre courant et je n’ai pas voulu faire de jeux de mots avec le contexte du récit mais je n’ai pas de terme plus approprié) des avis que je lis ici ou là mais comme j’ai toujours donné mon ressenti personnel sans aucune influence j’en ressors déçue.
Je m’explique : les mystères et intrigues je les ai présupposés très vite donc pas de surprises à ce niveau. Pete Fromm nous a expliqué que ses personnages venaient à lui au fur et à mesure de l’écriture, il fait leurs connaissances sans trop savoir où ils le mèneront, l’histoire se construisant petit à petit. Moi dès les premières pages, dès les attitudes de chacun j’ai compris moi aussi de quoi il allait être question donc pas de suspense ni de réelle tension même dans le dénouement dans les dernières pages…. là aussi je l’avais envisagé. Alors je lis peut-être beaucoup et donc à force les mêmes thèmes et leurs traitements reviennent mais ici, j’ai trouvé le récit plaisant mais sans émotions ni saveur.
Là où Pete Fromm est plus à son aise (à mon avis) c’est sur les ambiances de la nature, sur les péripéties liées aux séjours en territoire hostile où transparait tout son amour des grands espaces. Ici je n’ai pas retrouvé la magie d’Indian Creek ou de Le nom des Etoiles même s’il garde dans son écriture ses pointes d’humour et de dérision, son regard sur la famille. Ici pas de descriptions grandioses mais de nombreuses répétitions sur le décor mais sans sensation (le ciel, les huards, la glace etc…), les petits gestes de tous les jours pour les repas, l’hygiène, la multitude des événements où finalement il ne se passe rien qu’une succession de traversées de lacs et de portages où moi-même il m’a perdue et je n’ai eu aucune empathie pour aucun des personnages, restant à distance de leur périple et de leurs sentiments.
Trop convenu, trop prévisible, un peu trop facile même si cela se lit bien, on passe un bon moment, mais pour moi sans plus, un roman essentiellement constitué de dialogues avec l’intervention dans des courts chapitres de Dory, la mère inquiète et Chad, un ranger pour le moins original, mais je n’y ai pas retrouvé la magie, les décors, la force des sentiments ni la beauté des paysages et des émotions que j’avais ressentis dans les trois ouvrages cités plus haut.
J’ai aimé certes mais quand on aime un écrivain on supporte un peu moins bien la déception, on place la barre très haut, on attend beaucoup de lui. Peut-être qu’il faudrait qu’il retourne pour moi au milieu des forêts vivre une aventure, s’en imprégner et nous la transmette car c’est pour moi là qu’il excelle, laissant libre court à son imagination, à ses sensations, à ses visions et non en se laissant influencer par les courants et thèmes actuels. Pour une découverte de l’auteur pourquoi pas.
Lu dans le cadre du Comité de lecture des bibliothèques de ma commune.
Traduction de Juliane Nivelt
Editions Gallmeister – Janvier 2022 – 448 pages
Ton avis me rappelle mes sentiments après ma lecture de La vie en chantier, ce qui m’avait refroidi quant à lire d’autres livres de cet auteur qui m’avait pourtant enthousiasmée et fascinée avec Indian Creek. Je vais tout de suite lire ta chronique du Nom des étoiles que je ne connais pas du tout et qui me parlera peut-être davantage (d’autant que nos avis sur Indian Creek semblent se retrouver).
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Il s’agit d’un retour sur les traces d’Indian Creek mais 20 ans plus tard….
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je note le bémol et le titre!
je vais commencer par « Indian Creek qui est en projet de lecture depuis des lustres 🙂
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je l’avais noté pour le côté dépaysement et paysage… pas sûre que ce soit vraiment ça alors…
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Plutôt Indian Creek ou dans un autre genre Mon désir le plus ardent 😉
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merci!
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Je me retrouve plus dans ton billet que dans tous les avis dithyrambiques sur les romans de Pete Fromm lu ici et là. J’avais pourtant adoré Indian Creek, mais après… rien ! Même Mon désir le plus ardent m’est tombé des mains, j’ai trouvé ça tire-larmes et cliché… Lucy in the sky et un recueil de nouvelles : même chose. Je laisse donc ce dernier roman aux amateurs-trices et ils sont nombreux !
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Mon désir le plus ardent m’a beaucoup plu et pourtant les histoires d’amour et moi … Mais le scène du mariage, les caractères et l’environnement m’avaient séduite… Lucy in thé Sky je l’ai aimé et Indian Creek m’a amusée. Mais je prends conscience de mon exigence de plus en plus grande au fil du temps… Déjà son précédent ne m’avait pas intéressée et là je l’ai lu pour le comité de lecture mais sinon j’aurai regretté mon achat… Vais-je continuer à le lire ?
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Il m’a beaucoup plu, j’avoue avoir eu du mal à le lâcher !
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Tant mieux… J’avais lu ta chronique et celles d’autres lecteurs et heureusement il trouve son public 😉
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Alors, comme je n’ai pas aimé Mon désir le plus ardent, parce que je n’aime pas le style de cet auteur, et comme toi tu l’avais beaucoup aimé, ben je vais m’abstenir sur celui-ci et d’ailleurs, relirai-je Pete Fromm ? Je ne sais toujours pas.
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J’avais adoré Indian Creek, moins ce qui a suivi. Je lirai Lucy in the Sky qui est dans ma pal et j’en resterai là avec cet auteur, je pense.
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Une rencontre que je remets toujours à plus tard…
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Celui-ci peut attendre en toute franchise…..😉
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j’ai adoré Indian Creek et j’avais discuté avec lui, ayant vécu dans le Montana mais depuis, je n’ai rien lu et ton billet rejoint pas mal d’autres avec les mêmes bémols. Dommage !
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Je ne l’ai pas lu, le précédent m’avait déçue, même si c’était agréable à lire – ça ne suffit pas – et on a un peu perdu le Pete Fromm d’Indian Creek. Lucy un the sky est très bon, mais surtout Comment tout a commencé, pour moi un grand roman. Rien à voir avec les derniers
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Alors moi j’ai trouvé La vie en chantier en deçà de ses autres romans (Indian Creek, Mon désir le plus ardent pour moi sont mes favoris) mais là j’ai été agréablement surprise et je n’ai pas ressenti ce côté prévisible que tu évoques.
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Je dois trop lire ou avoir un don pour ressentir très vite les chemins empruntés 😉
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