La maison de la plage de Séverine Vidal et Victor Pinel

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Une maison familiale en bord de mer. Le récit suit ses habitants, à trois périodes différentes (de nos jours, en 1968 et en 1960). Des liens forts et sensibles existent entre eux, traces laissées par les uns s’imprimant dans les vies des autres.

Julie, une trentenaire parisienne, revient avec sa cousine Coline dans la maison de famille, en Loire-Atlantique. Elle a perdu son compagnon quelques mois auparavant. Elle est enceinte de sept mois et demi. Julie et Coline attendent le reste de la famille. Tout le monde se réunit dans la maison de la plage parce que l’oncle Albert souhaite la vendre pour récupérer sa part. Du récit, se dégage une atmosphère de vacances avec ses grandes tablées familiales, ponctuées de blagues, de discussions teintées de nostalgie puisque tous croient passer leur dernier été à la maison de la plage. Julie a une relation assez particulière avec cette maison. Sa chambre est repeinte en jaune, à l’exception d’un petit carré caché derrière un miroir, où l’ancien papier peint des années 60 a été conservé. Elle se souvient que sa grand-mère, Lucette, aujourd’hui décédée, lui avait fait promettre, si elle voulait un jour repeindre la chambre ; de ne surtout jamais toucher à ce petit carré derrière le miroir. Cette promesse est la clé de ce récit familial et intimiste…

Ma lecture

C’était le roman graphique qu’il me fallait lire en ce début d’été…… Une maison, les Trémières, en Loire Atlantique et à travers son histoire des années 60 à nos jours, nous suivons la vie de cette maison mais aussi de ses occupants jusqu’au dernier séjour avant la mise en vente.

Les générations se succèdent, d’autres arrivent et les aléas de la vie font parfois que se pose la question de conserver ou non un lieu et c’est ce que les auteurs, Séverine Vidal et Victor Pinel nous racontent dans cette tendre et douce histoire.

C’est un récit qui oscille entre mélancolie, deuil, temps qui passe, souvenirs et attachement familial. Comme dans tous les lieux que l’on fréquente depuis l’enfance, nombreux sont les souvenirs : les amitiés, les rencontres, les émois mais avec le temps qui passe, on ressent, on voit les choses différemment, on peut faire le lien entre certains faits…

C’est ainsi que ceux qui arrivent dans cette maison et qui savent qu’ils y viennent pour la dernière fois, ont bien l’intention de profiter au maximum de leur séjour. Chacun y a ses habitudes, il y a des rituels. Tous ne sont pas là, certains sont partis, l’une n’est pas encore arrivée, mais c’est une sorte de pèlerinage sur les bonheurs du passé, sur la mémoire et la nostalgie du passé et la mélancolie du présent quand il s’agit de la dernière fois.

Avec justesse et délicatesse, l’histoire démarre de nos jours avec ce dernier été dans la maison pour toute la famille pour ensuite remonter le temps afin  d’élucider un mystère mais aussi pour permettre à chacun de comprendre ce qui le lie à cet endroit.

Ce mystère du papier peint et le passage d’une femme tous les jours à la même heure devant la grille de la maison sont le prétexte à une évocation de la famille, des liens qui unissent chacun ou parfois les éloignent, mais aussi de la transmission que ce soit la transmission familiale ou celle qui passe par un lieu. Les lieux peuvent être porteurs de joie ou de peine.

Quelle est sympa cette famille qui se retrouve au moment de prendre une décision importante, chacune très représentative d’une époque.

J’ai particulièrement aimé les illustrations qui collent tout à fait au récit, appréciant les variations de luminosité et en particulier les ombres, les jeux de lumière du soleil suivant les moments de la journée, les lieux. J’ai aimé parfois l’absence de texte, les images, expressions, les silences se suffisant à eux-mêmes car il flotte finalement dans cet album une ambiance, un parfum, un je ne sais quoi de très attachant et touchant.

Venez séjourner aux Trémières avec cette famille avec ses joies et ses peines, on pousse la porte, on s’installe sur la terrasse et on s’imprègne des lieux. On les écoute, on se fait discret pour ne pas être importun, on respire les odeurs de cette maison fermée une grande partie de l’année, on assiste aux retrouvailles familiales et amicales, retrouvant avec eux tant de scènes vécues.

Pour vous donner une idée de l’ambiance, quelques planches …..

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Merci à Babelio / Masse Critique et les Editions Marabout/MARAbulles pour cette lecture

Editions MARAbulles – Mars 2019 – 159 pages

Ciao

 

6 réflexions sur “La maison de la plage de Séverine Vidal et Victor Pinel

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