Nous rêvions juste de liberté de Henri Lœvenbruck

NOUS REVIONS JUSTE DE LIBERTE« Nous avions à peine vingt ans, et nous rêvions juste de liberté. » Ce rêve, la bande d’Hugo va l’exaucer en fuyant la petite ville de Providence pour traverser le pays à moto. Ensemble, ils vont former un clan où l’indépendance et l’amitié règnent en maîtres. Ensemble ils vont, pour le meilleur et pour le pire, découvrir que la liberté se paye cher.

Nous rêvions juste de liberté réussit le tour de force d’être à la fois un roman initiatique, une fable sur l’amitié en même temps que le récit d’une aventure. Avec ce livre d’un nouveau genre, Henri Lœvenbruck met toute la vitalité de son écriture au service de ce road movie fraternel et exalté.

Ma lecture

Avec ce roman vous partez pour une aventure, une envolée, une équipée sauvage avec une bande de jeunes désœuvrés, délaissés ou brutalisés par leurs familles qui se lance à bord de leurs motos pour une traversée du pays avec un hypothétique objectif, mais c’est aussi le récit de l’amitié, de la liberté qui habitent Hugo, le narrateur, ce jeune homme qui fait de trois mots : Honneur, Liberté et Respect, les axes de son existence.

Ils vivent au rythme de leurs bolides, parfois dangereusement, consomment toutes les substances mises à leur disposition, rencontrent d’autres « bandes » et Hugo trouve dans les « 1% », fraternité dont il fait la connaissance lors d’un séjour en prison,  tout ce qu’il veut dans sa vie : la liberté, les amis, les motos, un code d’honneur.

L’amitié résiste-t-elle au temps, aux événements, au pouvoir, ceux que l’on a tant aimés suivent-ils le même chemin, respectent-ils les mêmes règles, ce road-movie va être le récit d’une folle cavale qui mettra ses héros face à leur destin, face à leurs rêves.

On entre dans le récit à la vitesse des bolides, on écoute Hugo parler de son enfance, de cette sœur Vera morte, de ses parents, de sa roulotte, héritage d’un homme de passage qu’il a adopté comme un grand-père, de ses rencontres dont une déterminante : Freddy, sorte de petit caïd à Providence, sa ville natale,  qui va lui transmettre la passion de la moto mais préférera rester au port quand Hugo, Alex et Oscar prendront la tangente.

L’auteur, en se glissant dans le personnage d’Hugo, lui laisse les pleines pouvoirs : il utilise son langage, sa pensée pour évoquer ce qui l’habite, le guide et au fil des pages on s’attache à ce jeune homme qui a soif d’amour, de reconnaissance et qui trouve dans cette bande une raison d’être, d’exister.

Ils vont s’inventer une vie, prennent une autre identité : Bohem, le Chinois, la Fouine comme pour laisser leurs passés derrière eux, vont adouber ceux qui croiseront leur route et feront preuve du même idéal. Vivre sans entrave, partageant tout qui se résume parfois à rien, l’argent n’a pas de valeur, n’a pas d’odeur que celle qu’ils lui donnent.

La construction fait que les gaz sont mis progressivement, on passe les vitesses petit à petit pour terminer par un final poignant, où Hugo se met à nu, laisse apparaître toute sa sensibilité, ses espoirs déçus et l’on termine la lecture avec les larmes au bord des yeux tant les mots sont le reflet de son désespoir et de ses rêves brisés.

C’est une traversée d’un pays mais aussi d’une jeunesse, au rythme du rock n’roll, des moteurs, de la came et de la l’amitié, celle que toute jeunesse imagine, rêve, espère, que peu réalise. C’est Easy Rider, la Fureur de Vivre, l’Equipée Sauvage d’une jeunesse, d’un mal de vivre, à la recherche du bonheur mais vite, fort et libre…..

A lire pour retrouver nos rêves de jeunesse, de liberté, d’aventure, pour retrouver ces bandes que l’on croise parfois sur leurs engins, blousons et cheveux au vent, des sortes de chevaliers des temps modernes rêvant juste de liberté…..

Livre lu dans le cadre d’Objectif PAL d’Antigone

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Editions Flammarion – Avril 2015 – 421 pages

Ciao

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