Jane Austen, la plume la plus mordante du XIXe siècle anglais, déploie dans sa correspondance intime – notamment avec sa sœur et ses nièces – son incomparable prose, ironique et élégante à la fois. Ce petit livre distille, lettre après lettre, un concentré d’intelligence pratique, sociale et littéraire, dessinant avec précision un parcours d’émancipation et de conscience artistique.
Ma lecture
Quoi de plus intime et révélateur qu’une correspondance, que des lettres adressées à sa famille ou ses amies (elle n’a laissé aucun journal ou celui-ci n’est pas parvenu jusqu’à nous). Dans ce petit recueil on retrouve les principaux traits de ce qui fait la plume si particulière de Jane Austen à la fois directe, ironique et donnant un avis parfois très pertinent sur des sujets qui lui sont chers : mariage, écriture, argent
Ma très chère Fanny, Tu es inimitable, irrésistible. Tu es le délice de ma vie. Quelles lettres, quelles divertissantes lettres m’as-tu envoyées dernièrement ! Quelle description de ton étrange petit cœur ! Quelle charmante démonstration des pouvoirs de l’imagination ! Tu vaux ton pesant d’or, et même d’argent de la monnaie qui vient d’être frappée.(p51)
Il est indiqué « Lettres de profonde superficialité »….. ! Ne vous y fiez pas car sous les mots de Jane Austen il y a une observation fine de son monde, des autres, de la société mais aussi d’elle-même. Ce qui pourrait paraître superficielle est loin de l’être.
Ayant lu auparavant la biographie de Claire Tomalin, Jane Austen, passions discrètes, j’ai pu retrouvé dans ce petit recueil certaines des lettres citées en de courts extraits et ce fut le complément à une immersion dans la vie de cette auteure d’autant qu’elles sont à chaque fois précédées d’une remise en situation pour en comprendre toute la teneur mais aussi avec quelques illustrations.
Non, les femmes ne sont pas parfaites, ne correspondent pas toujours à ce que les hommes voudraient qu’elles soient, elles ne sont pas obligées d’accepter le mariage comme refuge contre la pauvreté et dans l’obligation de maternités conduisant parfois à la mort
Oh ! quelle perte une fois que tu seras mariée. Tu es bien trop aimable demoiselle, et une bien trop aimable nièce. Lorsque ta délicieuse tournure d’esprit sera affadie par les affections conjugales et maternelles, je te détesterai. (p51)
J’ai particulièrement aimé les lettres adressées à sa nièce, Anna, qui lui demandait des conseils sur son roman : les réponses, malgré le tendre lien qui les unissait, sont sans appel, directes et montrent à quel point elle avait le sens de la construction et du style mais aussi l’importance qu’avait l’écriture d’un roman, ne laissant rien passer même à ceux qu’elle aimait tendrement.
Cela se lit aisément dans la continuité ou en y piochant ici ou là une lettre pour retrouver en quelques phrases, toute la grâce, l’ironie et la profondeur d’une femme témoin de son temps et de sa condition.
J’attire votre attention sur la présentation de cet objet que je recommanderai à tous les amoureux de littérature pour leur usage personnel ou pour faire découvrir en l’expédiant, grâce à l’enveloppe qui sert de couverture, Voltaire, Virginia Woolf (dont je vous parle bientôt), Stendhal etc…. au travers de leurs correspondances car rien de plus intime qu’une correspondance….. Ici est exposé l’art d’écrire, d’exposer ses idées, donner son avis, des chroniques intimes parfois et dont nous pouvons nous délecter aujourd’hui.
C’est un joli objet de par la qualité des papiers, des illustrations intérieures et extérieures qui ravira les amateurs de belles lettres et que l’on peut offrir pour faire découvrir un(e) auteur(e) de façon brève mais révélatrice de son style et de ses idées. Le cadeau idéal pour inciter à lire un écrivain et connaître son style, son univers…..
Traduction de Louise Boudonnat et Delphine Ménage
Editions l’Orma – Mars 2020 – 61 pages
Ciao
Tout à fait intéressant ! J’aime aussi lire les correspondances de célébrités, vestiges du passé, informations intimes et précieuses sur les auteurs. Il en est bien fini, on ne verra pas de sitôt des livres reprenant les Tweet et SMS de qui que ce soit. Les faux-semblant vont avec il me semble. J’avais commencé à en faire la collection… Il faudrait que je reprenne cela, ce livre peut en être l’occasion.
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En le lisant je me suis fait la réflexion… Ces lettres avaient vraiment rien à voir avec les « messages » actuels…. Prendre le temps de trouver le bon mot, construire son texte et tout cela avec dans le cas présent, ironie, réflexion et tournures 😉
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De très belles éditions 😍
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Oui très 😍
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[…] pour parler de ce recueil de correspondances de Virginia Woolf paru dans la même collections que Austen, pas de femmes parfaites s’il vous plait dont je vous ai parlé il y a quelques jours. Je n’ai pas la prétention d’avoir le […]
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Un bel objet livre ! C’est beau..
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[…] Austen, Pas de femmes parfaites, sil vous plaît […]
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