Landfall d’Ellen Urbani

LANDFALLRésumé

Ce matin de septembre 2005, la jeune Rose Aikens, dix-huit ans, s’apprête à rejoindre La Nouvelle-Orléans. Elle va porter secours aux sinistrés de l’ouragan Katrina. Mais sur la route, sa voiture quitte la chaussée et percute une jeune fille. Cette inconnue, morte dans l’accident, seule et sans le moindre papier d’identité, bientôt l’obsède. D’autant que dans sa poche se trouve la page d’un annuaire indiquant les coordonnées des Aikens. Rose n’a alors d’autre choix que de retracer pas à pas le parcours de la victime, à travers l’ouragan et une ville en ruine.
Landfall est un roman haletant qui révèle les destins croisés de deux jeunes filles, l’une blanche, l’autre noire. Ellen Urbani dresse le portrait de femmes fortes et tendres qui savent se battre au coeur de la tourmente.

Ma lecture

Femmes prises dans la tourmente. Avec ce premier roman, Ellen Urbani dresse le portrait de femmes que rien ne prédestinaient à se croiser et que l’ouragan Katrina, qui a ravagé la Nouvelle-Orléans en Septembre 2005, va mener l’une à l’autre.

Elles n’ont rien en commun à part peut-être une presque similitude de prénoms : Rose et Rosy. L’une blanche, l’autre noire. L’une va partir pour trouver de l’aide, l’autre va partir sur celle qui a trouvé la mort sous les roues de la voiture conduite par sa mère. Elles cherchent chacune des réponses, parce l’une s’est retrouvée sous les roues de la voiture conduite par la mère de l’autre.

Elles ont en commun la mort : l’une perd sa mère, l’autre y laissera sa vie. Rose va se lancer dans une quête pour découvrir qui est Rosy, reprendre la route empruntée par celle dont elle a pris les chaussures maculées de sang après l’accident, parce qu’elles sont désormais liées,  parce qu’elle veut comprendre pourquoi elle se trouvait sur cette route,  pourquoi elle avait dans ses poches une page d’annuaire où figurait son nom et  elle se fait un devoir de prévenir sa famille, pace qu’elle se sent responsable de sa disparition. A 18 ans, elle prend ses responsabilités et va aller au bout de sa démarche pour découvrir qu’aussi incroyable que cela puisse paraître elles ont quelque chose en commun….

C’est un roman puissant comme l’ouragan qui va ravager le paysage et comme ses personnages féminins. Elles sont toutes taillées dans le roc, avec une volonté de fer et une détermination sans faille. Deux générations de femmes que l’auteure a doté chacune d’un psychisme à tout épreuve même si Cilla oscille entre folie et raison, elle a entouré Rosy, sa fille, d’un amour tendre et protecteur. Gertrude, elle, a élevé Rosy un peu « à la dure » afin qu’elle ne soit jamais prise au dépourvu, qu’elle puisse se sortir de toutes les situations.

Elles ont dû grandir vite, l’une devant protéger sa mère durant ses crises, l’autre pour se confronter à la vie et à assumer ses actes.

Leur éducation 0 chacune se retrouve dans leur attitude face aux dramatiques événements : Rosy porte aide et secours, fait confiance et est moins méfiante mais le monde n’est pas toujours à son image, Rose réfléchit, imagine, assume et met ses pas sur la route empruntée par Rosy pour comprendre ce qui l’a menée à elle.

Deux éducations, deux parcours mais une même dignité face aux événements, une rage d’aller au but qu’elles se sont fixées, grâce parfois, mais aussi malgré, les rencontres faites en chemin.

Une narration à deux voix : celles des deux jeunes filles dotées d’une volonté à toute épreuve et des épreuves elles vont en connaître. Ellen Urbani a doté chacune de ses femmes d’une forte personnalité choisissant des profils diamétralement opposés mais qui vont trouver les ressources pour avancer, affronter et survivre.

Une narration dans deux unités de temps : Rose dans le présent et Rosy dans les jours qui ont précédé.

J’ai particulièrement aimé la construction du récit : alternant les voix des deux jeunes filles, découvrant peu à peu l’itinéraire de Rosy grâce à Rose, m’attachant à elles deux mais aussi aux femmes qui les entourent comme Maya, la nourrice devenue une grand-mère de substitution pour Rosy.

On assiste à un road-movie féminin sur la quête de secours et d’aide mais aussi sur le sens du devoir, des responsabilités et de l’identité.

Ayant en mémoire des images de cette ville ravagée, des familles désemparées, des scènes de cahot et d’horreur, je me suis très vite immergée et passionnée par le récit, tout va très vite, utilisant le présent de Rose pour retourner vers Rosy, révélant au fur et à mesure les zones d’ombre, une écriture fluide, rapide, haletante et même si la fin est un peu prévisible.

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Traduction de Juliane Nivelt

Editions Gallmeister – Janvier 2016 – 292 pages

Ciao

4 réflexions sur “Landfall d’Ellen Urbani

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