Vénus Erotica

LES BIJOUX INDISCRETS MOKA

VENUS EROTICA IG

Les lecteurs du célèbre journal d’Anaïs Nin savent qu’en 1950, à l’instigation d’un mystérieux collectionneur, Henry Miller et Anaïs Nin écrivirent des  » érotiques « . Longtemps, ces textes furent mis en sommeil. Depuis sa publication, ce livre n’a cessé de figurer sur la liste des best-sellers et la critique a accueilli avec enthousiasme ces textes particulièrement révélateurs du talent romanesque d’Anaïs Nin.
Vénus Erotica, c’est 15 nouvelles, 15 histoires de sexe extraordinaire. Il ne s’agit pas d’une littérature réaliste mais bien d’une utopie de la sexualité. Chaque rencontre est une osmose, un voyage vers le cosmos, un orgasme volcanique. Ce livre est infiniment optimiste, un vrai remède à la morosité ambiante. Au fil des histoires, Nin se détache de sa contrainte première, qui est d’écrire les fantasmes d’un homme qui lui assène constamment « Laissez tomber la poésie ! ». Elle raconte alors nos fantasmes à toutes et sûrement à tous. N’est-ce pas l’utilité première de ce genre littéraire ?

Ma lecture

Lorsque j’ai eu connaissance des thèmes concernant la 2ème saison des classiques c’est fantastique j’ai établi une liste avec les livres présents dans ma PAL et pouvant correspondre à chaque mois et pour ceux que je n’avais pas, j’ai opté pour des œuvres ou auteurs que je ne connaissais pas ou uniquement de noms. J’ai choisi sans hésiter pour le mois des « Bijoux indiscrets » Anaïs Nin (1903-1977) et pour cela j’ai commencé par

ANAIS NIN

lire un roman graphique il y a quelques mois : Sur la mer des mensonges retraçant la vie de cette autrice et surtout sa relation

HENRY MILLER

avec Henry Miller qui fut son amant et son pygmalion ne s’interdisant nullement une folle attirance et liaison avec la femme de celui-ci, June….

Et tant qu’à lire de la littérature érotique j’ai commandé son titre le plus évocateur du sujet…. Vénus Erotica et ai découvert qu’il ne s’agissait pas d’un roman (j’y suis allée à l’aveugle) mais d’un recueil de 15 nouvelles le plus souvent très courtes à part une, Elena, qui fait une soixantaine de pages.

Remède à la morosité ambiante est-il indiqué dans la présentation ! Et bien je vous avoue que pour moi cela fut l’inverse….. Je vais être directe et sans détours : je me suis ennuyée et j’ai abandonné presque à la fin de la nouvelle « Elena » (page 130 sur les 249 que comporte ce recueil) sans même avoir envie d’en connaître le dénouement (s’il y en a un). Allez j’ose …. J’ai trouvé le « plaisir » de lecture finalement triste et sans intérêt mais peut-être suis-je trop prude. Certes l’idée de départ, comme l’indique Anaïs Nin dans son journal en 1940, était d’écrire, contre argent sonnant et trébuchant, des histoires érotiques pour un collectionneur qui précisait qu’il souhaitait n’y voir figurer aucune poésie mais du sexe, du sexe et encore du sexe (un voyeur quoi). Ayant besoin de liquidité Anaïs Nin et son amant, Henry Miller, acceptent le défi et me voici plonger dans une littérature jamais explorée, jamais approchée si ce n’est dans des contes libertins de Jean de la Fontaine mais écrits en vers et moi et les vers et il me semble avoir feuilleté il y plusieurs années un ouvrage du Marquis de Sade dont je ne garde aucun souvenir….

Cela commença plutôt bien, les nouvelles étaient très courtes et n’étaient que prétextes à décrire les expériences de différents personnages (le plus souvent les nouvelles portent le nom de ceux-ci), hommes ou femmes (mais principalement la gente féminine) et plutôt d’une écriture agréable et quelques fois (rarement) poétique et imagée (d’ailleurs je vous laisse deviner de quelle partie du corps il est question dans l’extrait ci-dessous)

Le spectacle était un enchantement. La peau était sans défaut, et les lèvres roses et pleines. Cela lui fit penser à la feuille d’un caoutchouc dont il sort un lait secret lorsqu’on la presse avec les doigts, une sécrétion à l’odeur particulière, comme celle des coquillages. Ainsi, de la mer, était née Vénus, portant en elle ce petit noyau de miel salé, que seules les caresses pouvaient extraire des profondeurs cachées (p27)

même si la première nouvelle évoquant sans détour un Aventurier hongrois amateur de fillettes de dix et douze ans, une évocation sans fard du plaisir d’un homme pour ce genre de relations et laissant à penser que les fillettes prenaient du plaisir et étaient demandeuses peut malgré tout mettre mal à l’aise…

Mais au fil des pages cela c’est transformé en des récits où les descriptions (très détaillées et explicites) des rapports qu’ils soient entre hommes et femmes ou entre femmes, car elle aborde la sexualité et le plaisir sous les deux formes, n’étaient finalement que l’objet et le but comme l’avait demandé le commanditaire. Je tournais les pages comme une sorte de « catalogue » des techniques et positions où rien ne retenait mon intérêt ni mon attention car trop de sexe tue le sexe et à force cela lasse. Certes elle aborde des sujets comme la frigidité, la recherche de plaisir qu’il soit masculin ou féminin mais que c’est finalement ennuyeux, je saturais…

Alors oui c’est osé et je comprends qu’à sa sortie cela est choqué mais outre cela, moi qui fonctionne plus sur la suggestion, l’évocation laissant mon imaginaire faire le reste, à force de lire trop de l’intimité des amant(e)s, moi qui apprécie une écriture non pas forcément élaborée mais fluide, évocatrice voire romantique sous certains aspects, là j’ai eu une overdose comme si j’ingurgitais des images suggestives à gogo…..

Je pense que le client demandeur en a eu pour son argent (1 dollar la page) mais moi j’ai trouvé cela déplaisant, voyeur même et cela me mettait même mal à l’aise, même si je connaissais la réputation de l’autrice et son domaine d’écriture mais je n’imaginais pas qu’elle ait été aussi loin.

Alors non je n’ai pas aimé, oui j’ai abandonné et après quelques semaines je m’aperçois que je n’en garde presque aucun souvenir sauf que je n’aime pas être dans l’alcove et être la voyeuse des ébats amoureux…. Je proposerai un autre ouvrage pas aussi tendancieux mais pour moi beaucoup plus agréable mais je ne sais s’il entrera dans le thème et s’il sera accepté par nos organisatrices….

Traduction de Béatrice Commengé

Editions Le livre de Poche – 249 pages

Lu dans le cadre du challenge Les classiques c’est fantastique saison 2 orchestré par Moka Milla et Fanny

LES CLASSIQUES C'EST FANTASTIQUE 2

Ciao 📚

14 réflexions sur “Vénus Erotica

  1. J’avais essayé ce recueil il y a quelques années sous forme audio et, comme toi, j’ai abandonné au bout de quelques nouvelles, écoeurée de cet étalage de scènes sexuelles bien trop décrites ! Je n’avais vraiment pas été intéressée.
    De manière général, je trouve cette autrice intéressante et intriguante (et j’ai beaucoup aimé Sur la mer des mensonges), mais je n’accroche pas à ces écrits. Plus récemment, son journal m’avait également laissée très dubitative.

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